Analyse : Augmenter la part de marché des véhicules électriques à 67 % des nouvelles ventes est un énorme pas en avant, mais les constructeurs automobiles peuvent relever le défi

Alan Jenn, la conversation Alan Jenn, la conversation

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Une grande question continue de surgir après que l’administration Biden a annoncé son intention de relever les normes automobiles si fortement qu’elles augmenteraient probablement la production de véhicules électriques à 67 % de toutes les ventes de véhicules de tourisme neufs en moins d’une décennie : les constructeurs automobiles peuvent-ils y parvenir ?

La proposition nécessiterait un changement considérable dans la production et le choix des consommateurs. Pour mettre les choses en perspective, en 2022, environ 6 % des ventes de véhicules de tourisme aux États-Unis étaient entièrement électriques.

J'étudie l'industrie et la politique des véhicules électriques. Voici pourquoi je pense que le plan de l’Environmental Protection Agency peut réussir.

Les constructeurs automobiles s’opposent généralement à des règles plus strictes et font souvent pression pour que les normes soient assouplies. Toutefois, les constructeurs automobiles américains ont également montré qu’ils pouvaient atteindre des objectifs ambitieux.

Lorsque la Californie a commencé à exiger que les constructeurs automobiles vendent un certain pourcentage de véhicules zéro émission, son objectif initial s’est traduit par environ 15 % de toutes les ventes de voitures neuves d’ici 2025. Les constructeurs automobiles ont rapidement dépassé cet objectif. En 2022, près de 19 % des ventes de véhicules légers neufs en Californie étaient électriques. En réponse, les règles ont été étendues l’année dernière pour atteindre 100 % de toutes les voitures neuves d’ici 2035.

Les constructeurs automobiles américains s’efforcent déjà de se conformer aux règles californiennes, ainsi qu’aux exigences agressives de l’Europe et de la Chine.

L'Agence américaine de protection de l'environnement ne peut pas fixer de quotas pour les ventes de véhicules électriques, mais elle peut exiger des constructeurs automobiles qu'ils réduisent progressivement les émissions totales de gaz à effet de serre des véhicules qu'ils vendent. Les taux d’émission sont intrinsèquement liés à l’économie de carburant : les véhicules plus économes en carburant émettent moins de dioxyde de carbone, un gaz à effet de serre qui réchauffe la planète.

La nouvelle proposition fédérale, qui fait encore l'objet d'une période de commentaires et pourrait changer avant d'être finalisée, fixerait des restrictions d'émissions suffisamment strictes pour qu'environ les deux tiers des nouveaux véhicules légers vendus d'ici 2032 soient électriques. C'est presque aussi agressif que les règles de l'Union européenne. Une deuxième proposition de l'EPA, également annoncée le 12 avril 2023, concerne les véhicules lourds de la même manière, mais fixe un objectif inférieur.

Bien que les règles proposées soient strictes, le gouvernement fédéral a fourni un soutien sans précédent au cours de la dernière année et demie pour aider à répondre à la demande de pièces et de production de batteries pour véhicules électriques, de puces informatiques et d'infrastructures de recharge.

La loi bipartite sur les infrastructures, conjointement avec la loi sur la réduction de l'inflation de 2022, prévoit des milliards de dollars de subventions et de prêts pour la fabrication de véhicules électriques et de batteries, ainsi que des allégements fiscaux pour les acheteurs de véhicules électriques. La loi sur les infrastructures a également alloué 7,5 milliards de dollars pour construire un réseau de chargeurs de véhicules électriques dans tout le pays dans le cadre du programme national d'infrastructure pour les véhicules électriques.

Dans un monde idéal, de telles « carottes » suffiraient à encourager les constructeurs automobiles à adopter le virage technologique. Mais les nouvelles normes d'émissions de gaz à effet de serre de l'EPA représentent le « bâton » conçu pour garantir que ce changement se produise.

Rendre les véhicules électriques abordables sera crucial pour le succès. On sait que le resserrement des normes d’économie de carburant et d’émissions de gaz à effet de serre fait augmenter le prix moyen des véhicules neufs. Pour l’instant, les véhicules électriques ont un prix plus élevé que les véhicules à essence, ce qui constitue un obstacle majeur à leur adoption.

Le coût des batteries est l’une des raisons pour lesquelles les prix des véhicules électriques sont plus élevés. Mais il existe une autre raison importante, et elle pourrait changer : les types de véhicules électriques produits.

La plupart des modèles de véhicules électriques actuels sont des véhicules de grande taille ou de luxe. Ces catégories de véhicules ont des marges bénéficiaires plus élevées, ce qui signifie que les constructeurs automobiles gagnent plus d’argent sur leurs ventes, ce qui les aide à investir dans la production.

Mais d’autres véhicules électriques d’entrée de gamme arriveront bientôt sur le marché. Et beaucoup d’entre elles, comme la Chevrolet Bolt, sont déjà assez compétitives par rapport aux voitures à essence comparables – et globalement moins chères si l’on prend en compte les coûts d’énergie et d’entretien inférieurs.